A cet ensemble de conférences Macy assistent d'une part des spécialistes du fonctionnement humain (anthropologues, psychologues) et d'autre part des spécialistes de la modélisation (mathématiciens, logiciens, économistes). La volonté de ces conférences étaient d'édifier une science générale du fonctionnement de l'esprit, ce qui pour l'époque s’opposait au paradigme dominant, à savoir le béhaviorisme (étude des comportements). Prenons quelques instants pour appréhender ce dernier.
Au début du XXème siècle, la technologie ne permettant pas l'étude du cerveau comme on peut le faire aujourd'hui, on s’intéresse aux effets produits d'un input sur un output, autrement dit que passe-t-il lorsqu'une information est donnée ? Les notions d'input et output sont fondamentales en cybernétique, l'input renvoie à l'information donnée tandis que l'output renvoie à l'information sortante. Le behaviorisme s'appuie sur la notion de conditionnement opérant, au travers des travaux de Pavlov, de Thorndike et de Skinner, en biologie.
En 1903, Pavlov conditionne un réflexe salivaire chez le chien par un son. Dès lors on parlera de réflexes pavloviens quand une information déclenche automatiquement un comportement.
La boîte à problème de Thorndike (1898) : cette expérience permet de démontrer comment un chat peut apprendre une série de comportements pour sortir de sa cage.
Skinner quant à lui, en 1930, utilise la notion de récompense pour renforcer un comportement, notamment chez le pigeon. Il existe une multitude d'archives accessibles sur internet sur ces expériences.
Les conférences Macy quant à elles, vont faire le postulat suivant : il n'est pas possible d'étudier l'esprit humain en tant que tel, a contrario, l'étude des outputs est possible. Ici, il faut comprendre la notion d'output comme l'information sortante du cerveau, ainsi étudier l'output, c'est avoir une clef d'accès du fonctionnement mental. L'output le plus manifeste est la communication. L'anthropologie et la psychologie font ici des observations directes du fonctionnement de l'Esprit, l'une au travers des fonctionnements culturels, l'autre au travers des troubles mentaux, la psychanalyse s'étant développée depuis les années 1930. Les mathématiciens, les économistes et les logiciens quant à eux vont se saisir de ces observations et les regarder au travers de leurs expertises afin d'en tenter des modélisations.
Cet espace de rencontre de ces disciplines ouvrira la voie à l’étude des sciences de l'information, de la cybernétique et des sciences cognitives. Aujourd'hui encore, le paradigme majeur reste celui des sciences cognitives bien que celui des neurosciences prospère également. La richesse de ces paradigmes récents est la volonté de faire des ponts entre différentes disciplines.
La prochaine fois nous nous attarderons sur l'une des premières modélisation de la communication.