Il y a fort longtemps, le chou poussait sur les dunes, sur les
plages de galets et sur les falaises situées le long des côtes atlantiques de
l'Europe, surtout en France, en Espagne et au sud de la Grande-Bretagne. Le
chou maritime (brassica oleracea), encore appelé chou des falaises pousse d’ailleurs
encore spontanément sur les rivages de l'océan.
Dès l'Antiquité, il avait gagné le bassin méditerranéen.
Grecs et Romains ont chanté ses louanges (la première mention le signalant se
trouve dans le "Traité des Herbages", d'Eudène d'Athènes) : pour
Horace, Pythagore, Pline ou Caton, il possédait de multiples vertus…
Jusqu'à l'époque de César, on le mangeait "en
tige", comme les brocolis.
Le chou est devenu au Moyen Âge l'aliment de base des
paysans d'Europe, bien avant la pomme de terre. Mais il sut aussi séduire les
rois et les dames de la cour, et il fut longtemps servi tard dans la nuit, sous
forme de soupe, dans les soirées de la noblesse. Mais ce légume ne revêtait pas
encore l'aspect charnu que nous lui connaissons aujourd'hui et, comme la
plupart des autres légumes, il s'est transformé progressivement grâce aux
efforts des sélectionneurs.
On commence ensuite à le consommer "pommé", en
grosses têtes. Croisements et hybridations ont donné, au fil des siècles, les
nombreux types de choux que nous connaissons aujourd'hui.
Ce sont les Chinois qui, les premiers, surent conserver les
choux dans de la saumure, laissant plus tard les Huns et les Mongols les
ramener en Europe.
C’est ainsi que les navires se sont chargés de ce précieux
légume, qui, par sa grande richesse en vitamine C, aidait à lutter contre le
scorbut, cette « peste des mers » qui pouvait décimer des équipages entiers.