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La notion de pragmatisme en communication et la théorie de la grammaire générative de Noam Chomsky.

  • 28/06/2021
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Article : La notion de pragmatisme en communication et la théorie de la grammaire générative de Noam Chomsky.

La linguistique, c'est la science qui a pour but d'étudier la langue selon trois axes : la sémantique, la syntaxe et la pragmatique. 

Les deux premiers termes sont probablement familiers à ceux qui ont suivi des cours de langue, j’en rappelle brièvement le sens : 

  • La sémantique correspond au sens des mots, avec les notions d'étymologie, d'orthographe, d'homonymes, d'antonymes, de synonymes, … 
  • La syntaxe est la manière dont ces mots s’agencent les uns aux autres (la grammaire), ils indiquent une quantité (singulier/pluriel), une temporalité (conjugaison), le sujet …

Je délaisse volontairement ici les deux premiers axes afin de me concentrer davantage sur celui de la pragmatique. La pragmatique, c’est la manière dont les phrases produisent un effet, une perception de la réalité.

Une théorie majeure en pragmatique est présentée par Noam Chomsky dans les années 1970 avec la notion de grammaire générative. De manière simplifiée, la vision de la linguistique proposée par Chomsky est celle-ci : la sémantique, ce sont des blocs de construction de différentes formes et de différentes couleurs, la syntaxe sont les règles qui agencent ces pièces de construction tandis que la pragmatique sont les modèles, les plans sur lesquels s'appuient les constructions. 

Que peut-on retenir des propositions de cette théorie ?  

D'abord Noam Chomsky confirme le modèle de communication proposé par Shanon et Weawer (1949) en conservant l'idée qu'il y a des étapes intermédiaires entre l'expression du message et sa réception. Il développe davantage encore ce modèle en considérant deux dimensions au langage ; l'explicite (surface) et l'implicite (profonde). Respectivement le niveau explicite (structure de surface) ce qui est dit et un niveau implicite (structure profonde), ce qui est compris. Ce qui est énoncé, relève de la sémantique et de la syntaxe ; ce qui est compris relève d'un ensemble de processus plus ou moins intuitifs dans notre cerveau. Ainsi, la communication est définie comme une compétence, celle de maîtriser une langue, de produire des phrases. 

Un autre aspect important de cette théorie de la grammaire générative, c'est le postulat que chacun peut se saisir de la sémantique et de la syntaxe d'une langue. Pour lui, il s’agit de blocs de constructions et règles d'encastrements, donc, si ceux-là sont familiers, alors la création de plans de constructions devient possible pour tout un chacun. Plus l'individu maîtrise des données sémantiques et des règles syntaxiques, plus il aura la capacité de générer des modèles. Dans la théorie de la grammaire générative de Chomsky ce point est essentiel puisque selon lui, cette capacité à générer des modèles, c'est-à-dire la pragmatique, est le reflet de la manière dont la pensée d'un individu s'organise, puisque la pensée elle-même exploite la langue. A ce titre, chaque langue porte en elle une lecture différente du monde ; on n'effectue pas une description de la même façon lorsque l'on parle russe, anglais ou français.

Lors du prochain article, on se penchera sur la manière dont ce modèle de la grammaire générative a pu inspirer des linguistes à décrire les phénomènes de malentendus communicationnels qui ponctuent nos échanges quotidiens.   

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Photo : Lucas DOLLINGER
Lucas DOLLINGER
Psychologue
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