Pour cet article, une grande partie du propos est tiré du livre d'Arlette Loher paru aux éditions Chroniques Sociales. Je mets le lien ci-dessous.
Pour aller plus loin à ce propos, Arlette Loher, lors d'un colloque sur les droits des personnes handicapées, cite le témoignage de deux personnes en situation de handicap moteur, en fauteuil roulant.
On peut alors s'interroger celui des deux qui parait le plus "épanoui" ? L'un comme l'autre montre une satisfaction d'une partie de ses besoins… au détriment d'une autre. Dans sa proposition, Arlette Loher propose une alternative centrée sur la personne qui va permettre d'atténuer les limites de ces deux approches. Je vous donne des exemples et les décrypte après :
Dans ces deux exemples, l'avis de la personne n'a pas été demandé, donnant lieu à des situations de quiproquo. La personne est ainsi privée de manière plus ou moins consciente de son libre-arbitre. Dans le premier exemple, la passante évalue la manière d'aider cette dame selon ce qu'elle interprète comme étant la meilleure solution et donne lieu à la maladresse. Dans le second, le professionnel présuppose ne pas avoir été écouté et que sa méthode est la méthode à suivre. Ce sont là des opportunités manquées. En effet, à un problème donné il existe un ensemble de solutions possibles. Pour prendre un exemple culinaire : vous souhaitez faire fondre du chocolat ; vous pouvez le passer au micro-onde, utiliser un bain-marie, le poser sur un radiateur ou en plein soleil… Chacune de ces stratégies a des avantages et des inconvénients. Si maintenant vous imaginez une situation du quotidien où l'on vous impose la manière de faire. Comment vous sentez-vous à ce moment là ?
Quand on considère l'histoire du fauteuil roulant, il est possible de tirer le fauteuil par l'avant aux niveaux des roues, de le pousser par l'arrière, de le soulever à plusieurs, d'être un point d'appui en tirant les bras… La personne elle-même va pouvoir indiquer ce qu'elle préfère et/ou faire profiter l'aidant de son expérience pour peu qu'on lui en laisse la possibilité. Cela passe par le dialogue. C'est là le dernier exemple de cet article. Quelques semaines après la situation, j'ai à mon tour été interpellé par une dame qui poussait le fauteuil de son mari. Je lui ai demandé comment elle souhaitait être aidée, elle m'a indiqué ne pas avoir suffisamment de force dans les bras pour monter le trottoir. J'ai donc poussé le fauteuil de son mari, nous nous sommes salué et nous avons repris notre route. Pas de malaise.
Voilà pour une présentation globale de l'approche défendue par Arlette Loher. Lors du prochain article, j'irais plus en détails sur les implications de ce dialogue.
Belle semaine à vous